Des châteaux médiévaux aux folies du XVIIIe siècle, les seigneurs qui exercent leur pouvoir marquent la région de leur empreinte. Les traces visibles de ce patrimoine font cortège et nombre de ces demeures sont devenues l’Hôtel de Ville de leur commune.
Partez à la découverte des châteaux et manoirs des princes d’Orléans au Raincy, du château de Villemomble, celui de Gournay, de Bagnolet, le château Bleu de Tremblay-en-France ; le château de Saint-Ouen où vécut Madame de Staël ; les folies transformées en maisons de campagne comme la maison de Rose Bertin à Epinay-sur-Seine ou le château des Cèdres à Montfermeil. Bien d’autres encore...
Les châteaux forts sont d’abord de légères forteresses construites en bois élevées sur un tertre artificiel, la motte, comme on peut en voir un spécimen à Drancy, dans le parc de Ladoucette. La plupart des châteaux forts sont reconstruits selon de nouveaux critères architecturaux. Désormais, les maisons fortes s’entourent d’une enceinte. Des vestiges de fortifications du XIIe siècle sont perceptibles à Tremblay-en-France, rue des Fossés, dans le Vieux Pays. Point d’appui militaire et abri sûr, le château est aussi le centre d’un réseau de dépendances et il devient le noyau de l’économie rurale. Résidence seigneuriale, le château est prétexte au développement d’un bourg ou à la fondation d’une ville neuve fortifiée.
En architecture, le classicisme se caractérise par une compilation de divers éléments déjà existants et que François Mansart est le premier à réunir dans un seul et même style. Désormais, le corps de logis unique prévaut. Nous en trouvons des exemples à Bagnolet, à Gournay-sur-Marne, à Gagny, à Tremblay-en-France ou bien encore au Blanc-Mesnil.
Au XVIIIe siècle, les Parisiens se font construire des maisons hors les murs de la capitale, à la campagne. En raison de leur usage premier, ces petites maisons sont rapidement appelées des « folies ». En effet, les folies étaient parfois destinées à abriter des amours secrètes ou des débauches sans discrétion. Les folies connaissent une grande mode chez les Parisiens qui ont les moyens d’en posséder. Elles deviennent des maisons de campagne, voire des résidences principales, comme la maison de Rose Bertin à Epinay-sur-Seine ou le château de Villemomble. Souvent, ces folies continuent à revêtir l’aspect d’un château, comme à Sevran. De grands seigneurs font restaurer leur demeure selon la nouvelle mode ou en font construire une nouvelle.
Les hauts magistrats acquièrent des domaines et y font bâtir une maison. C’est un procureur de la Cour des comptes qui fait édifier le château des Cèdres à Montfermeil. Les hommes de guerre et les diplomates préparent leur retraite dans des folies. Nombre de ces châteaux sont dus à des financiers, comme celui d’Epinay-sur-Seine construit par le marquis du Terrail, fils d’un riche financier, ou à des hommes de l’art, tel le château de Montguichet, à Gagny, propriété d’un médecin. Ceux des commerçants ne sont pas moins fastueux telle cette ancienne demeure d’un marchand de chevaux au Bourget. Les châteaux et demeures édifiés au XVIIIe siècle sont nombreux en Seine-Saint-Denis. Bien conservés, classés, restaurés, beaucoup d’entre eux sont devenus aujourd’hui le centre administratif ou l’Hôtel de Ville de leur commune.
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