Les cités-jardins d'Argenteuil


Cité-jardin de la Lorraine Dietrich

Face à la crise du logement de la fin du XIXe siècle et devant les conditions de vie déplorables des ouvriers, un mouvement intellectuel, scientifique et industriel voit le jour. De grands patrons décident, alors, de mettre en place une politique paternaliste afin d’assurer le bien-être des ouvriers. Ainsi, on construit des logements modestes mais décents, conforment aux théories hygiénistes, à proximité de l’usine. La cité Lorraine Dietricht possède la typologie urbaine des cités patronales. Elle est réalisée autour de 1914 et compte 60 habitations avec jardin. Les maisons des ouvriers sont alignées sur le boulevard et celles des contremaîtres sont placées autour d’une placette. Un stade est également prévu. Les architectes ont privilégié la diversité au sein d’une réalisation homogène : jeu de volumes et de matériels. La cité a été très endommagée par les bombardements alliés de la seconde guerre mondiale. L’ensemble a été reconstruit à l’identique.

Aire de la cité-jardin : Argenteuil

Parties Constituantes

  • Habitations individuelles
  • 12000 m2

Équipement : Stade

Époque de construction : 1924

Commanditaire : Entreprise Lorraine Dietrich

Gros œuvre : Association de briques et de pierres

Couverture : Toit en lucarne ou en croupe

Observations

  • Cité-jardin de typologie patronale
  • La cité-jardin est aujourd’hui inscrite au PLU

Visites guidées sur réservation auprès du service patrimoine.
Sur place, une borne patrimoniale du parcours historique de la ville d'Argenteuil.

Cité-jardin d'Orgemont

En 1920, le conseil municipal adopte les projets et plans pour l’aménagement, l’embellissement et l’extension de la ville d’Argenteuil. André Cordonier est chargé de mener à bien cette mission en qualité d’architecte. En 1923, le projet de la "cité d’Orgemont", comprenant 5 000 habitations, apparait. Il comporte 750 maisons individuelles et 20 maisons collectives. Il compte 450 logements répartis sur 43 hectares. Dix types différents d’habitation sont proposés et chacun est répété trente cinq fois. Cependant la construction demeure soignée et l’habillage des façades, des formes de fenêtres et des porches sont variés. Cela réduit le sentiment de constructions de masse. Le terrain des maisons individuelles va de 300 à 400 m². La construction est rapide, on construit environ 75 logements par mois.

La cité-jardin est un modèle classique mais un soin particulier est apporté à l’ensemble par soucis d’hygiène : on a mis en place des systèmes de ventilation, de chauffage, d’écoulement des eaux, d’alimentation en eaux de source et d’ensoleillement. Dans le même esprit, on a interdit les industries et commerces insalubres. Cette cité-jardin est une création exemplaire dans le domaine de l’habitat populaire en raison des infrastructures présentes : crèches, écoles, poste, cinéma, église, stade, centre social et bains douches. Le caractère atypique de la cité-jardin est renforcé par des rues sinueuses, un écrin végétal, une architecture régionaliste et une hiérarchisation des voies.

Aire de la cité-jardin : Argenteuil (une partie se trouve sur Épinay-sur-Seine) rue de l’Île-de-France

Parties constituantes

  • 750 maisons individuelles
  • 450 logements collectifs

Équipements : Crèche, école, poste, cinéma, église, stade, centre social, bains douches.

Époque de construction : Début XXe siècle, 1923

Architectes

  • André Cordonnier
  • Henri Pacon
  • Duveaux
  • Joussigné
  • Philippot

Bailleurs : Novigère-Batigère et propriétaires privés
Cité-jardin inscrite dans son PLU en 2007

Gros œuvre

  • Brique
  • Pierre
  • Moellon

Couverture : Brique

Observations Visites guidées sur réservation auprès du service patrimoine

Sur place, deux bornes patrimoniales du parcours historique de la ville

Cité-jardin du Marais

En 1921, l’O.P.H.B.M. décide la construction, sous la direction de Caignard de Mailly, d’une cité-jardin sur des parcelles de l’ancienne demeure du marais. Cette cité-jardin suit le principe de décloisonnement des parcelles. Elle est composée d’une centaine d’habitations individuelles. Elle peut loger 600 personnes. Elle comprend une grande variété de logements notamment en matière de surface. Il existe majoritairement deux types de logements : des maisons à vocation familiale comprenant deux logements au rez-de-chaussée avec un premier étage. Le second type compte trois ou quatre logements juxtaposés. Dans tous les types d’habitations le jardin est situé à l’arrière. L’espace intérieur typique des années 1930 est petit : la cuisine fait généralement 5 m². Il n’existe pas de salle de bains.

Cependant, à partir de 1922, dans un souci hygiéniste, on fait construire un stade et des parcs à jeux pour enfants. La densité des volumes et le recours à un riche vocabulaire architectural et ornemental servis par des matériaux divers (brique, moellons de meulière, pierres calcaires) dans un environnement verdoyant donnent une apparence bourgeoise aux habitations. Cela traduit un besoin social de représentation. Cette cité-jardin a pour particularité de montrer la dignité et la légitimité des classes ouvrières dans la ville.

Aire de la cité-jardin : Argenteuil

Parties constituantes

  • 100 habitations individuelles
  • 600 personnes
  • 12 modèles de constructions

Époque de construction : Début XXe siècle

Architecte : Caignard de Mailly

Commanditaire : OPHBM de la Seine-et-Oise

Bailleurs : A.B (Argenteuil-Bezons) Habitat et propritétaires privés. Lors du transfert de propriété de l'Opievoy à AB Habitat, la possibilité a été donné aux locataires d'acquérir leur logement. Cf vidéo de signature du protocole de vente.

La ville a fait une étude avec la DRAC : a fait ressortir préconisations architecturales.

Gros œuvre

  • Toit à long pans ou en coupe
  • Briques
  • Moellons de meulière
  • Pierre calcaire

Couverture

  • Bandeaux de briques
  • Baies verticales ou rectangulaires

Étage : 1

Observations : Visites guidées sur réservation auprès du service patrimoine

Cité-jardin du Perreux

Cette cité-jardin fait suite à celle du Marais. Elle est réalisée par le même architecte, Caignard de Mailly. Cette seconde construction comprend 350 logements. On a une association de maisons individuelles jumelées et d’immeubles communautaires organisés autours d’une cour à usage collectif. À l’origine, la cité comptait 3 immeubles de 94 appartements et de 31 pavillons avec 62 logements. Le tracé de la D41 a entrainé la destruction d’une dizaine de maison. L’ensemble a donc perdu sa cohérence. Contrairement à d’autres cités-jardins, les locataires des pavillons individuels ont la possibilité d’accéder à la propriété après 20 ou 25 années de locations. Cette cité reflète les débats difficiles concernant le concept d’habitation ouvrière entre le logement collectif ou individuel et l’accession à la location ou à la propriété.

Aire de la cité-jardin : Argenteuil

Parties constituantes

  • 350 logements
  • Maisons individuelles jumelées
  • Immeubles communautaires
  • 3 immeubles
  • 31 pavillons

Époque de construction : Début de la construction en 1931

Architecte : Caignard de Mailly

Commanditaire : O.P.H.B.M. de la Seine-et-Oise

Observations Rénovations il y a une quinzaine d’années sur les logements collectifs

Visites guidées sur réservation auprès du service patrimoine


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