Vue de la nef et du choeur de l'abbatiale. On distingue les colonnettes engagées des piliers. © CDT93Dès 1231, Saint Louis participe financièrement à la reconstruction de l'abbatiale, œuvre majeure de l'art gothique du XIII
e siècle. Terminés en 1281, les travaux auront duré moins de cinquante ans, signe de l'immense richesse de l'abbaye.
Pierre de Montreuil, un des principaux architectes du temps, maître d'œuvre d'une partie de Notre-Dame de Paris, du réfectoire de Saint-Germain-des-Prés, participe à ce grand chantier du siècle.
L'impression de hauteur est très forte dans la basilique. Les maîtres d'œuvres utilisèrent notamment des piliers fasciculés composés par
plusieurs colonnettes engagées, chacune correspondant aux nervures des différents arcs des voûtes. Ce système entraîne inconsciemment l'œil du visiteur de la base de la colonne à la naissance de la voûte. Ainsi les 28 mètres de hauteur sous voûte en paraissent beaucoup plus. L'architecture gothique, on disait alors
« l'art français », atteint son apogée en ce siècle.
L'ampleur des bâtiments résulte de l'évolution rapide des techniques de construction, de l
Croisée du transept baignée de couleurs. P.Cadet © CMN 'utilisation des arcs-boutants et du système d'organisation des chantiers. La recherche de l'élévation maximale se conjugue au XIII
e siècle avec la volonté d'évider le bâtiment jusqu'à ce qu'il devienne un écrin de lumière.
La basilique, tel qu'elle se présente aujourd'hui, n'est pas l'exact reflet du monument gothique. En 1836, la foudre frappa
la flèche de la tour Nord qui s'élevait à 86 mètres. Rapidement reconstruite par
l'architecte Debret, elle dût être entièrement déposée en 1845 (à cause de fissures dans les maçonneries) par
Viollet-Le-Duc, qui, de ce fait, transforma sensiblement, jusqu'à nos jours, l'image même de la façade du bâtiment.