Louis IX (Saint Louis), canonisé en 1297, est qualifié de "surhomme" par le pape. Ce roi à la foi ardente, est tout particulièrement attaché à Saint-Denis. Il n'aura de cesse de renforcer le caractère de nécropole royale de la basilique, notamment par sa commande, vers 1263, d'une série de seize gisants. En ce XIIIe siècle, elles figurent parmi les premières sculptures funéraires réalisées pour l'abbaye de Saint-Denis. Auparavant, seules des dalles de pierres gravées, disposées sur le sol près du maître autel, marquaient l'emplacement des sépultures royales.
Il subsiste aujourd'hui quatorze de ces sculptures originales. Elles sont placées dans les deux bras du transept, à leur emplacement ancien attesté par des gravures du XVIIIe siècle. Elles sont toutes assez semblables : les gisants sont allongés mais les pieds posés sur un socle, comme s’ils étaient debout. Cependant, l’oreiller posé sous leurs têtes indique qu’ils sont bien représentés couchés. En réalité, on trouve ici le thème de la résurrection. Les gisants représentent les souverains prêts à se lever. Leur yeux sont ouverts et tournés vers l’Est, vers la Jérusalem céleste. Ils portent un sceptre d’une main et retiennent un pan de leur manteau de l’autre. Les visages, idéalisés, offrent l’image du roi parfait. Ils sont tous figés à un âge idéal : celui du Christ lors de sa crucifixion, et surtout de sa résurrection : 33 ans. La ressemblance des visages est nuancée par le travail des sculpteurs sur les ombres et la lumière. Chaque roi se distingue également grâce à la variété de motifs que l’on trouve sur les couronnes. On trouve différents symboles et notamment des animaux aux pieds des gisants.
Au Moyen Âge, au centre de la croisée du transept, les tombes en argent doré de Louis VIII et de Philippe Auguste, le grand-père de Saint Louis, vainqueur de Bouvines en 1214, avaient les places d'honneur. Cet ensemble fut complété, vers 1280, par l'érection d'un somptueux tombeau d'orfèvrerie en l'honneur de Saint Louis, "le plus beau tombeau du monde" selon son chroniqueur, Guillaume de Nangis. Ces trois monuments seront détruits pendant la guerre de Cent Ans. À partir de sa canonisation, la basilique se glorifie de ce second saint qui attire de nombreux pèlerins.
Voir également : gisant de Charles Ier, frère de Saint Louis
Livre : La Basilique Saint-Denis et ses grands chantiers paru en avril 2022, auteur : Jean-Michel-Leniaud
Les Gisants de la Basilique de Saint-Denis, auteur : Antoine Schneck
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