La nécropole aux abords de la basilique mérovingienne

Dès la fin du VI^e siècle, une nécropole se développe au nord de la basilique. Les fouilles de l’Unité d’archéologie de la ville de Saint-Denis ont permis d’y étudier plus de deux cents sarcophages, mais l’on peut supposer que l’aire funéraire en comptait originellement près de deux mille. Cette nécropole extérieure se caractérise par ses sarcophages de plâtre. Ils étaient fabriqués en série, à l’aide d’un coffrage en bois dans lequel était coulé le plâtre. Des motifs gravés dans le bois permettaient d’obtenir des décors en relief.

À de rares exceptions près, les dépôts d’objets funéraires pratiqués dans ces tombes ne peuvent soutenir de comparaison qualitative avec les bijoux des personnages de haut rang inhumés dans la basilique ; mais ils témoignent d’une population au statut moins privilégié et fournissent de ce fait des informations complémentaires sur la vie quotidienne à l’époque mérovingienne. Habituellement les défunts sont accompagnés de couteau, rasoir, forces, pince à épiler, clefs, briquet et silex pour faire du feu. Tous ces objets métalliques témoignent d’une grande maîtrise du travail du métal tel que la damasquinure sur fer et la fonte du bronze. Des moules en terre cuite témoignent de l’activité d’un atelier de fondeurs de boucles au voisinage de la nécropole.

Grâce à des techniques adaptées, il a été possible de restituer la forme du fourreau d’un scramasaxe (sabre court) alors que le cuir d’origine avait entièrement disparu. Ces travaux de conservation et de restauration sont réalisés par des professionnels et des étudiants, à la Maison de l’archéologie de Saint-Denis qui accueille un laboratoire de restauration (UTICA) et les travaux pratiques de la MST en conservation-restauration de l’université de Paris I.

Tombe d'homme armé (1^re moitié du VII^e siècle) ; nécropole aux abords de l'église saint-Barthélemy, fouilles UASD. © J. Mangin - Unité d'Archéologie de la ville de Saint-Denis.