Joachim Romain est un artiste français né en 1973, il vit à Paris et travaille à Saint-Denis.
Un pied dans la rue, un pied dans les galeries, Joachim Romain donne une dimension singulière à ses œuvres qu’il crée parfois sur l’instant, au détour d’un mur. Son père photographe lui offre son premier appareil pour ses 15 ans. Se concentrant d’abord sur la photographie, il s’intéresse au graffiti/street art, discipline qu’il incorpore à son style afin de lui donner une esthétique nouvelle.
Travaillant dans une imprimerie ainsi que dans le milieu de la publicité, c’est naturellement qu’il se tourne vers le papier et la typographie. Si ses prédécesseurs se sont interrogés à propos du passage du temps sur l’art, lui cherche à l’accélérer en travaillant la matière, en l’altérant pour lui donner un relief nouveau.
De cette dynamique naissent ses portraits lacérés, fruits d’affiches publicitaires laissant apparaître des visages déstructurés. Son message est une réflexion sur la société de consommation : il amène son public à l’observer et la redécouvrir, tout comme il dénature le quotidien pour lui rendre une identité nouvelle et sublimée. Jouant ainsi avec les codes, il se démarque de ses pairs avec un style parfaitement reconnaissable. Il aime exposer en galerie et avoue apprécier tout particulièrement le contact avec la rue : "performer" en extérieur, lui permet une interaction directe avec le public.
La dimension philosophique de ses œuvres sur l’usure du temps dans une société qui glorifie le renouveau excessif laisse le spectateur s’interroger sur la place de l’artiste aujourd’hui.
Intégrant le portrait photographique du sculpteur César, Joachim Romain propose ici une œuvre dans la lignée de ses précédentes, partant de photographies pour créer autre chose, fidèle à son univers. Il ajoute de la couleur à ce noir et blanc singulier du Studio Harcourt et lacère les clichés afin d’obtenir un nouveau visage. Appréciant le travail de César sur la transformation de la matière, Joachim Romain exploite le thème du temps et de l’usure en reprenant le recyclage, comme technique fétiche du célèbre sculpteur qui posséda des ateliers en Seine-Saint-Denis.
Localisation : Pont Delizy - Pantin
Dimensions : 4 x 4 m