Jo di Bona est un artiste français qui vit à Paris et travaille à Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis. Il a réalisé un portrait de Cosette Harcourt pour le parcours art urbain 2018 de l'Été du Canal.
Inventeur de la technique du "pop graffiti" et emblème du street art à l’international, Jo di Bona a un style affirmé, mêlant peinture, collage nécessitant un travail minutieux. Il s’est découvert une passion pour les arts plastiques dans les années 1990 pour se tourner vers le graffiti, discipline qu’il délassera pour revenir au street art en 2013. Sa technique est bien éprouvée. Jo di Bona déchire ses toiles de manière à leur donner des formes et des reliefs particuliers. Il compare souvent le milieu de la musique à celui des arts plastiques, faisant l’analogie entre l’atelier d’un peintre et un studio d’enregistrement ou parlant de mélodies en termes de couleurs. Il compose ses toiles comme un compositeur ajoute des notes sur une portée pour donner à l’½uvre finale plus de profondeur et plus d’harmonie.
Aujourd’hui, sa réputation n’est plus à faire, premier prix du Graffiti de la Fondation EDF en 2014 et il réalise des performances et des fresques dans le monde entier, en Europe et aux États-Unis notamment. Il reste pourtant un homme humble et se voit comme une goutte d’eau dans l’océan du street art : ses toiles ont pourtant l’effet d’une vraie tempête sur le public puisqu’elles s’arrachent sur le marché de l’art urbain.
Clin d'½il dans ce parcours artistique, c'est Cosette Harcourt, icône et fondatrice du plus célèbre studio de photographie au monde créée en 1933 qui a été suggéré à l’artiste. Cette contrainte lui a permis de travailler sur la mise en abyme. Les portraits qu’il réalise sont généralement d’après photographie, or dans ce cas précis il s'agit du portrait d'une photographe portraitiste.
Cosette Harcourt est reconnaissable entre mille, elle dégage quelque chose de très fort et à travers ce projet je l’ai découverte et totalement intégrée ce qu’elle représente à mon ½uvre. Cette figure féminine et féministe s’accorde avec ma volonté de faire des ½uvres engagées vers la parité et l’égalité homme/femme, à la fois dans le monde de l’art et notre société en général.
D’un point de vue technique, Jo di Bona part d’une photographie noir et blanc qu’il va lacérer pour composer son ½uvre en appliquant à la manière du graffiti des couleurs contrastées et marquées avec des bombes aérosol. Les contrastes du noir et blanc et de la couleur en sont d’autant plus prononcés. Avec l’opposition de la lumière, de la texture noir et blanche caractéristique du Studio Harcourt, l’½uvre de Jo di Bona prend tout son sens, car elle réinvente le cliché tout en lui rendant hommage.
Il expose avec d'autres artistes au Colors Festival Paris à La Villette en 2023.
Découvrez le portrait de Jacques Villeglé, artiste qui a influencé le travail de Jo di Bona.