Malgré un tassement observé en début d’année, 2019 a marqué une stabilisation de l’activité hôtelière à des niveaux très hauts, y compris pour la gamme des hôtels super-économiques qui, par rapport à l’activité de 2014, réalisent un rattrapage plus tardif que les autres segments du secteur. Au premier semestre 2020, marqué par un arrêt total d’activité en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 à compter de la mi-mars, on assiste à un effondrement de l’activité.
Les établissements super-économiques, seuls à ne pas avoir encore retrouvé leur niveau de fréquentation pré-attentats, enregistrent un mouvement de rattrapage marqué. La fréquentation hôtelière demeure à un niveau élevé en 2019, au-delà du seuil atteint en 2014 dans toutes les autres catégories.
Le phénomène de rattrapage se constate également pour le prix moyen des chambres pour les segments économique (+3,30 ¤) et super-économique (+2 ¤), tandis que le milieu de gamme connait ses prix moyens les plus élevés de la décennie, avec 95,8 ¤ (+4,2 ¤). Le haut de gamme se stabilise à son niveau record de 2018.
Le revenu moyen par chambre reste orienté à la hausse avec des évolutions allant 0,6 ¤ à 3 ¤ pour le secteur super-économique, qui finit ainsi de rattraper les autres segments de l’activité. A noter que le haut de gamme se tasse à 92 ¤ de revenu moyen, mais reste dans ses eaux les plus élevées.
Le premier semestre 2019 n’indique pas d’inflexion majeure par rapport à l’année 2018, mais semble marquer un palier. La bonne santé du secteur – comme à l’échelle du grand Paris – est confirmée avec des indicateurs qui se consolident à des niveaux globalement supérieurs à ceux de la période pré-attentats. Les premiers chiffres de l’été et les réservations en cours pour l’automne semblent confirmer le regain de l’activité.
Pour ce 1er semestre 2019, les taux de remplissage des hôtels oscillent autour des résultats constatés au 1er semestre 2018, avec des phénomènes de rééquilibrage entre catégories voisines. Aux extrémités du tableau, les hôtels super-économiques confirment leur remontée progressive, sans toutefois retrouver encore les niveaux d’avant 2015, tandis que le haut de gamme marque le pas, tout en restant sensiblement au-dessus de 2015. En dehors de cette catégorie, on n’observe pas à proprement parler d’effet "gilets jaunes" en Seine-Saint-Denis.
Les prix moyens des chambres confirment également leur évolution à la hausse ce 1er semestre, malgré la relative stabilité du remplissage. Seuls les hôtels haut de gamme ne connaissent pas d’évolution significative et voient une stabilisation du prix moyen de leurs chambres – à corréler sans doute avec le tassement relatif de la demande.
Pour ce qui est de l’indicateur le plus significatif de la santé de l’activité hôtelière, ce 1er semestre 2019 voit pour la première fois l’ensemble des catégories se situer au-dessus de leur niveau d’avant 2015, y compris les super-économiques dont le redressement avait tardé. Les hôtels du milieu de gamme profitent le plus de l’effet conjugué de l’amélioration du remplissage et de la hausse du prix moyen, et connaissent une hausse du revenu moyen de +9,4% par rapport au 1er semestre 2018. Avec -3,9%, le haut de gamme rectifie la hausse spectaculaire constatée sur le 1er semestre de l’année dernière.