En Seine-Saint-Denis, la géographie du spirituel s’est constituée en grande partie, comme partout en France, du Moyen-âge à la Révolution de 1789. Après le Xe siècle, alors que le pouvoir romain s’évanouit et que la monarchie franque s’affirme, des mutations essentielles affectent les paysages du département. Du point de vue écologique, la forêt conquiert des espaces abandonnés tandis que parallèlement le mouvement de la construction des églises progresse au rythme lent de la christianisation des campagnes.
Découvrez les églises, prieurés, abbayes, chapelle orthodoxe, mosquées et autres bâtiments religieux de la Seine-Saint-Denis.
De grands architectes ont participé à l’édification d’églises dans notre département. Ainsi, Saint-Germain l’Auxerrois, à Romainville, de style néo-classique, est l’œuvre d’Alexandre Théodore Brongniart, l’architecte de la Bourse de Paris et de l’École militaire. À Saint-Denis, l’église Saint-Denis-de-l’Estrée, dite aussi "l’église Neuve", construite sur l’ancienne voie gallo-romaine, la Via Strata, d’où son nom, est l’œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc qui en a également dessiné le mobilier, les objets liturgiques et les peintures murales.
Avec l’église Notre-Dame, au Raincy, nous entrons dans l’ère du béton. Surnommée la "Sainte-Chapelle du béton", d’inspiration gothique, Auguste Perret en conçoit les plans sur la demande du curé du Raincy, le chanoine Nègre. L’un des frères de l’architecte, l’entrepreneur Gustave Perret la réalise en 1922. Premier édifice en béton, Notre-Dame du Raincy ne reste pas isolée.
À Epinay, l’église Notre-Dame-des-Missions-du-Cygne d’Enghien, véritable manifeste de l’art sacré des années 30, est réalisée en béton armé par Paul Tournon, l’auteur du clocher de Villemomble (en 1926), lui aussi dans ce même matériau. Dans les années 1925/1930, l’Église décide de christianiser la "banlieue rouge".
Les constructeurs d’édifices religieux se multiplient, utilisant le style et les matériaux propres à l’époque : béton et brique. C’est le cas notamment pour l’église du Sacré-Cœur (1930) et l’église Saint-Charles (1933) au Blanc-Mesnil ; Saint-Louis (1930/1931) à Drancy ou Notre-Dame-de-l’Assomption (1932) à Neuilly-Plaisance.
Malgré la multiplication des constructions de centres religieux durant cette période dans la banlieue de Paris, ceux-ci demeurent insuffisants, face aux besoins urgents d’un espace dont l’Eglise convoite la conquête. En 1930, le cardinal Verdier décide de développer l’œuvre entreprise. Il parcourt le diocèse et évalue à une centaine le nombre de constructions nécessaires. Le cardinal prépare un plan financier et lance un emprunt. Le succès est total et les "Chantiers du cardinal" commencent. En 1934, 17 chantiers sont déjà ouverts. Pas moins de 102 églises seront construites en région parisienne, entre 1931 et 1940, grâce aux Chantiers du cardinal. On trouve quelques-uns de ces "Chantiers du Cardinal" en Seine-Saint-Denis comme l’église Saint-Yves des Quatre Routes à La Courneuve, Saint-Jean l’Évangéliste ou Sainte-Louise-de-Marillac à Drancy.
Chacune de ces églises possède un détail architectural ou une œuvre d’art qui la caractérise, même si certaines n’offrent qu’une particularité modeste qui en fait son originalité. C’est le cas pour "l’église Blanche" de Livry-Gargan ; pour Notre-Dame de Lourdes aux Pavillons-sous-Bois, construite sur pilotis en 1911 à cause du terrain marécageux sur lequel elle repose ; l’église Saint-Martin, à Sevran, et son presbytère construits l’une et l’autre en pierre meulière. À l’Ile-Saint-Denis, des éléments intérieurs de l’église Saint-Pierre reflètent l’activité économique dominante de la ville : la batellerie.
À la géographie des églises se superpose celle des établissements monastiques.
Les plus importants ont été l’abbaye de Saint-Denis, fondée au VIIe siècle, l’abbaye Notre-Dame de Livry, fondée en 1186, et le prieuré Saint-Jean-Baptiste à Gournay-sur-Marne en 1098. Ces deux derniers ont malheureusement totalement disparu contrairement à l’abbaye royale de Saint-Denis, même si les bâtiments de celle-ci ont été reconstruits à plusieurs reprises.
Le musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis est, quant à lui, installé dans les bâtiments conventuels de l’ancien carmel que les religieuses ont cessé d’occuper en 1895.
Nous ne pouvons terminer ce périple au sein de la géographie du spirituel du département sans évoquer d’autres types de bâtiments à l’architecture tout aussi remarquable que différente.
La chapelle orthodoxe de Gagny, La Cerisaie, construite au XIXe siècle, abrite de superbes icônes byzantines. Située non loin de l’hôpital Avicenne à Bobigny, la salle de prière du cimetière musulman, créé en 1935, surprend par son architecture orientale. Mais, la première véritable mosquée construite en Seine-Saint-Denis dans un style composite typiquement marocain, se trouve à Bondy.
Enfin, on trouve plusieurs synagogues en Seine-Saint-Denis, notamment à Aulnay-sous-Bois, à Livry ou au Raincy.
Un lieu exceptionnel se cache à Bobigny : le temple Sikh, Gurdwara Singh Sabha. Il est ouvert à tous, toutes confessions confondues.
Il est possible de trouver des objets liturgiques anciens aux Puces de Saint-Ouen.
Notre-Dame-des-Vertus à Aubervilliers
Saint-Médard à Tremblay-en-France (pour l’intérieur)
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