La ville de Dugny est mentionnée dès 832 et fait partie des possessions de l’abbaye de Saint-Denis. Le premier nom donné au village est Tuni. Plusieurs aménagements sont attestés dans une période médiévale plus tardive à la fin du XIe siècle. : un pont par lequel la route de Paris à Senlis franchit la rivière appelée la Morée, et des moulins à eau.
L’association JPGF a réalisé des prospections en 1997 dans le parc départemental Georges-Valbon. Des fosses ont été découvertes. Elles contenaient un matériel daté du Bronze final à l’Hallstatt. D’autres investigations en 2002 par J.-Y. Dufour ont confirmé qu’il y avait bien une occupation sur ce territoire dès la Protohistoire.
Le lieu-dit de La Butte a été fouillé à plusieurs reprises par P. Métrot : en 1986-1987, en 1990 et en 1991. Les niveaux les plus anciens correspondent à la fin de l’époque gauloise à l’établissement d’un enclos fossoyé et d’un abri de berger. Cet enclos avait une vocation pastorale. Il a été utilisé jusqu’au Ier s. Durant le IIe siècle, de nouvelles structures ont été ajoutées à l’ensemble. Ce sont des bâtiments sur poteaux et/ou solins en pierre. De nombreux matériaux de construction ont été découverts : tuiles, tubulures d’hypocauste, carreaux de terre cuite, fragments de colonne, dalles, bordures en pierre, et enduits peints. Outre les céramiques, on trouve des objets en fer (couteaux, spatules, hachettes, clefs, ferrures) et en alliage cuivreux (fibules, pince à épiler), ainsi que des objets en os animal (notamment une pyxide figurant un masque tragique de théâtre). Le site a aussi livré 25 monnaies qui couvrent toute la période d’occupation. Ce lieu est petit à petit abandonné à la fin de l’Antiquité.
Pyxide de l’Antiquité tardive figurant un masque de théâtre (Dugny).
Des vestiges datés de ces périodes ont été découverts au lieu-dit La Luzernière qui a été investigué en 1997-1998 par P. Métrot et en 2007 par Y. Le Bechennec. Il s’agit d’un espace funéraire remontant à la Protohistoire qui a été en partie réutilisé au début du Moyen Âge. L’espace funéraire est composé d’enclos matérialisés par des fossés à profil en V ou en cuvette. 4 tombes mérovingiennes ont été fouillées contenant 5 défunts car l’une d’entre elles contenait une inhumation d’adulte ou d’adolescent accompagné d’un très jeune enfant d’environ un an. Le mobilier funéraire était composé d’éléments de parure métallique dont une chaîne de ceinture en alliage cuivreux, des bagues en argent et une paire de boucle d’oreilles en argent.
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