L'évêque de Rouen Saint-Ouen, trésorier de Dagobert, ami et biographe de saint Eloi, décède en 683 dans une villa royale, Clippiacum, habitée par Dagobert. Avant d'être transporté et enterré à Rouen, le corps de saint Ouen est exposé à Clippiacum. L'endroit devient rapidement un lieu de pèlerinage grâce à la conservation d'une sainte relique (le doigt de saint Ouen). Avec l'afflux des pèlerins, un village se constitue qui deviendra Saint-Ouen.
On sait qu'en 832 une chapelle se trouve à l'emplacement même où le corps de saint Ouen a été exposé, chapelle où la relique est conservée. La communauté chrétienne s'agrandissant, les fidèles font bâtir, au XIIe siècle, une église qui réponde à leurs besoins cultuels. Le chœur est construit en premier dans les années 1140-1160, puis, deux travées (les quatrième et cinquième travées du bâtiment actuel) et les bases du futur clocher sont posées. Malgré l'existence de premiers bâtiments gothiques dans la région (notamment la Basilique cathédrale de Saint-Denis et l'église Saint-Lucien à La Courneuve), les voûtes en arêtes témoignent d'une architecture encore romane ainsi que les chapiteaux sculptés en acanthes. La clef de voûte aux armes des Condé est ajoutée au XVIe siècle.
Les trois premières travées de la nef de l'édifice actuel montrent l'évolution de l'architecture avec des arcs brisés sur la nef et les collatéraux, les doubleaux et les branches d'ogives reposant sur des colonnes massives à chapiteaux octogonaux datés de la fin du XVIe siècle. La façade est achevée sous Henri IV. Le portail, détruit en 1567 durant les guerres de religion, sera refait au XVIIe siècle.
L'église Saint-Ouen-le-Vieux abrite un orgue construit au XVIIIe siècle. Une ornementation végétale sculptée court le long de la partie en bois. Après sa restauration, l'orgue a été placé au fond du collatérale gauche. Le marquis du Planty, maire de Saint-Ouen au milieu du XIXe siècle, fait entreprendre d'importantes restaurations. Une plaque gravée, datée de 1842, en conserve le souvenir. Deux bas-relief en pierre du XIXe siècle appartiennent à deux autels aujourd'hui disparus. Sur le premier figure une Annonciation tandis que le second présente Joseph sur son lit de mort entouré d'un Christ bénissant et d'une Vierge en prière, l'ensemble situé dans un intérieur composé d'arcades et de draperies à l'antique.
En 1840, un petit groupe sculpté, provenant de l'ancien portail, est retrouvé. Il s'agit d'un ange tenant le calice et l'hostie pour offrir la communion à une reine s'inscrivant dans l'embrasure d'une fenêtre. Il est actuellement placé au linteau. À la veille de la Seconde guerre mondiale, trois statuettes gothiques de l'ancien portail sont volées. En 1976, la commune décide d'une grande campagne de restauration. Menée par les architectes Brasilier, Thyrault et Plankaert, la restauration s'achève le 14 décembre 1980 par une cérémonie réunissant le maire, Paulette Fost, le curé, Philippe Denis, et la population audonienne.
Photo DR office de tourisme de Plaine Commune Grand Paris
Découvrez l'église du Sacré-Coeur à St Ouen près du stade Bauer