C'est l'une des dernières comtesses du Lauragais qui fait édifier, au XVIIIe siècle, la très belle demeure de la rue du Docteur Sureau, l'actuelle école Françoise-Cabrini. Joséphine de Beauharnais y séjourna.
Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie (1763-1814), dite Joséphine, quitte la Martinique pour Noisy-le-Grand en 1779. Ses parents ont organisé un mariage de raison entre la jeune fille et le vicomte Alexandre de Beauharnais (1760-1794). Ils confient Joséphine à sa tante, Désirée Renaudin. Le 13 décembre 1779, le mariage est célébré à la mairie de Noisy-le-Grand. Les parents de la jeune mariée étant absents, une procuration a été donnée à Louis Samuel de Tascher, prêtre, docteur en Sorbonne et cousin de la famille. L'acte de mariage est toujours en la possession de l'Hôtel-de-Ville de Noisy-le-Grand. Joséphine de Beauharnais vit ses premières années de mariage entre Noisy et Paris.
Désirée Renaudin, la tante de Joséphine, possède quelques biens à Noisy-le-Grand et, notamment, l'ancienne demeure de la comtesse de Lauragais. Située face à la ferme des moines de Saint-Martin, la maison, que fait reconstruire Madame Renaudin, est achevée en 1776. C'est un bâtiment néoclassique aux lignes très épurées. Si la demeure ne possède pas les ornementations habituelles de cette époque, elle présente, en revanche, une façade hors œuvre soutenant l'architrave et la corniche de la terrasse. Désirée Renaudin met la demeure à disposition de sa nièce lors de son mariage, à la condition de pouvoir continuer d'en disposer pour elle-même. Délaissée par son époux, Joséphine s'installe dans la maison de Noisy où elle vit aux côtés de ses deux enfants, Eugène et Hortense, jusqu'à ce que Madame Renaudin ne vende sa propriété en 1784. Dix ans plus tard, le général de Beauharnais est guillotiné tandis que Joséphine entre dans l'histoire aux côtés du général Bonaparte.
La demeure où vécut Joséphine de Beauharnais est remaniée au début du XIXe siècle pour devenir un hospice pour enfants tuberculeux. Sœoeur Candide, la directrice, tient les rênes de deux autres établissements à la destination similaire, l'un à Ormesson, l'autre à Villiers. La congrégation ayant fait faillite, la demeure est reprise, en 1914, par les missionnaires du Sacré-Cœoeur. Ils y fondent l'orphelinat de l'œoeuvre des émigrants et aliénés italiens, établissement dirigé par mère Françoise Cabrini. C'est aujourd'hui un établissement scolaire privé qui porte le nom de la directrice de l'ancien orphelinat.