Au 17e siècle, la ville de Saint-Denis est choisie comme lieu de garnison pour un régiment des gardes suisses. Les soldats sont alors logés chez l'habitant. Afin de mettre un terme à ce système, les habitants de la ville s'engagent à participer aux frais de construction d'une caserne. Celle-ci est édifiée à partir de 1756 par Charles-Axel Guillaumot. L'édifice borde l'un des petits côtés d'une vaste cour destinée à l'exercice. Sur la façade, l'architecte a ajouté un pavillon central orné d'un fronton. En 1769, on y affecte le régiment des gardes de Paris et en 1789, les gardes françaises.
Le site est occupé par les Allemands dès 1940. Ils y installent un Frontstalag*, qui fonctionne en réseau avec le F111 de Drancy et le camp de Romainville. Le camp de Saint-Denis a pour fonction première d'interner des ressortissants de « puissances ennemies du Reich ». Il semble que ce sont surtout des Britanniques qui furent internés à Saint-Denis. À quelques jours de la Libération de Paris, des détenues malades du camp de Romainville y sont aussi transférées.
L'ensemble a été démoli en 1969 mais le fronton est conservé. Sur le terrain est aujourd'hui construit un IUT et le Lycée ENNA.
Source : fiche inventaire de l'atlas du Patrimoine (Conseil général de Seine-Saint-Denis).
Extrait de l'étude "valorisation et mise en réseau des lieux de mémoire de l'internement et de la déportation en Seine-Seine-Denis", réalisée par Topographie de la mémoire (Anne Bourgon, Hermine de Saint-Albin et Thomas Fontaine).
Auteur : Anne Bourgon
* Les Frontstalags étaient des camps de prisonniers de l'Armée allemande situés principalement en France dans la zone occupée lors de la Seconde Guerre mondiale. Chaque Frontstalag a un numéro. Les Frontstalags étaient des camps de transit pour les prisonniers avant leur acheminement vers les camps définitifs situés en Allemagne (Stalag, Oflag).