Cette construction, située 9 rue Auguste Blanqui, à Saint-Denis, n'a rien à voir avec le tir à l'arbalète ! Construite au début du XIXe siècle, cette grande bâtisse est un vestige de la Manufacture des Toiles imprimées, créée en 1772, par le Suisse Rodolphe Ebinger.
Les premières étoffes de coton, peintes ou imprimées, ont été fabriquées dans l'Inde asiatique, d'où leur nom « d'indiennes ». La réalisation d'indiennes s'implante en France au début du XVIIIe siècle. Dans un premier temps, elles servent à fabriquer des robes de chambres qui prennent aussi le nom « d'indiennes ».
D'abord peintes à la main, l'impression des étoffes s'effectuent ensuite à la cire, puis au pochoir. Ces cotons imprimés à bon marché reçoivent un accueil favorable en France et l'usage de l'indienne s'étend à l'ameublement. Avec la fondation par Oberkampf, en 1760, de la Manufacture de Jouy, la fabrication de la toile imprimée s'installe définitivement en France.
La maison dite des arbalétriers à Saint-Denis est le bâtiment dans lequel s'effectuait la phase finale de la fabrication des indiennes : le séchage. Elle présente la structure caractéristique de ces étendoirs, conçus pour l'étendage et le séchage des longues pièces de cotonnade, d'où sa hauteur et les persiennes à clair-voies. Pourquoi cette ancienne manufacture porte-t-elle le nom de « maison des arbalétriers » ? Elle doit son appellation à l'architecture particulière de son toit. En terme de charpente, les arbalétriers sont des pièces de bois obliques qui font saillies sur l'extérieur, constituant le débord du toit.
Accès : la maison des arbalétriers est située à 5 minutes à pied de la Basilique Cathédrale St-Denis.
Photo (c) Office de Tourisme de Saint-Denis Plaine Commune