Cette visite vous plongera au c½ur d’un patrimoine historique méconnu et à la découverte d’un instrument scientifique de pointe. L’aérodynamique Eiffel est un laboratoire d’essai en soufflerie permettant d’établir la performance d’un produit, de mettre au point un procédé ou de tester des calculs de résistance au vent. Ce laboratoire, filiale du CSTB depuis 2001, a été crée par Gustave Eiffel en 1912. Vous découvrirez l’ingénieur visionnaire qu’était Gustave Eiffel qui y a réalisé dans un premier temps, des essais sur la résistance des corps simples puis dans les domaines de l'aviation.
À travers ses multiples ouvrages, Gustave Eiffel eut à lutter contre le vent. Afin d’augmenter la capacité de résistance à l’air des édifices, il installa des stations météorologiques pour mesurer le vent. Entre 1903 et 1909, il inaugura les premiers essais aérodynamiques depuis la tour du champ de Mars. Gustave Eiffel mit au point un appareil appelé "appareil de chute", qui lâché depuis le deuxième étage de la tour, coulissait le long d’un câble jusqu’au sol et permettait de déterminer la résistance à l'avancement de corps simples.
Le développement de l'aéronautique naissante lança de nouveaux défis et Gustave Eiffel décida alors de construire une soufflerie, appareil générant un vent artificiel autour d'une maquette fixe. Elle fut construite sur le Champ de Mars en 1909. La principale particularité de cette soufflerie résidait surtout dans la présence d'une chambre d'expériences hermétiquement close, à cheval sur le courant d’air où s'effectuaient les essais, et dans laquelle se tenaient les observateurs. Le cylindre d'air traversait cette chambre, en continuant à avoir ses filets sensiblement parallèles et sans y produire de remous sensibles. Cette architecture est connue sous le nom de "soufflerie de type Eiffel".
Dans l'obligation d'abandonner le terrain du Champ de Mars, Gustave Eiffel se vit contraint de démolir ses installations en 1911. Désireux de continuer ses expérimentations, il construisit une nouvelle soufflerie à Auteuil sur le même principe que la précédente.
Gustave Eiffel continua ses recherches au laboratoire d'Auteuil jusqu'à sa mort en 1923 à l'age de 91 ans. Les essais sur la résistance à l'avancement des corps simples furent complétés par des expérimentations sur les profils d'ailes et d'hélices et aussi sur des maquettes d’avion.
Après 1945, le laboratoire s’est ouvert à l'industrie automobile, au génie civil et à la ventilation. Classée monument historique, la soufflerie ouvre ses installations au monde industriel, exploitant son expérience avec des technologies modernes
Une soufflerie permet d’effectuer des tests aérodynamiques, d’observer et de mesurer les effets du vent sur un objet : panneau de signalisation, pont, bâtiment… ou les caractéristiques d’un corps qui se déplace dans l’air : automobile, train, avion…
Il existe une très grande diversité de souffleries ; les dimensions de leur "veine fluide" varient de quelques centimètres carrés à près de 300 m² et les vitesses débitantes, du subsonique au supersonique. L’architecture et les moyens techniques de certaines souffleries permettent de mesurer les bruits aérodynamiques ou encore les paramètres thermiques.
De nombreux tests sont effectués en taille réelle, d’autres se font sur maquettes, par nécessité, notamment pour les ouvrages d’arts, mais aussi pour limiter les coûts des essais. Les caractéristiques de la soufflerie Eiffel (veine d’air de 2 mètres de diamètre et 2,4 mètres de long, vent de 100 km/h), ont permis la mise au point et la réalisation de nombreux tests dans différents domaines : aéronautique, éolien, automobile, ventilation (exutoire de fumée, extracteur de cheminée, mais aussi ventilation de bâtiments industriels), tenue au vent d’ouvrages d’arts… Des tests, menés en "soufflerie numérique", ouvrent de nouveaux champs d’investigations.