L'atelier de moulage du Louvre et des musées de France a été créé en 1794. Son fonds de moulages constitue un véritable répertoire de la sculpture mondiale, des origines aux temps modernes. Par la perfection et la fidélité de ses reproductions, l'atelier, dont le savoir-faire est reconnu dans le monde entier, est devenu un remarquable instrument de diffusion des œuvres d’art. Sa vocation première était de fournir aux musées et aux écoles des Beaux-Arts des reproductions fidèles des chefs-d'œuvre de la statuaire antique. La conservation de moules d'œuvres aujourd’hui disparues ou irrémédiablement mutilées, fait de l'atelier un musée en lui-même. Tous les moulages commercialisés portent l’estampille de la Réunion des musées nationaux, certificat de garantie de la provenance et de la qualité de leur fabrication. Héritier d’une tradition séculaire, l'Atelier de moulage veille avec soin à la qualité de ses reproductions.
Lors de votre visite des ateliers de la Rmn et du Louvre, vous vous familiariserez avec les techniques de moulage et de chalcographie. L’atelier exécute toujours la prise d’empreinte sur l’original, ou désormais par numérisation pour les pièces les plus fragiles, et réalise le modèle qui servira à la reproduction en plâtre, en bronze, en résine ou en terre cuite. Vous découvrirez les "secrets" de la patine. Un atelier de patine veille à redonner à chaque pièce son aspect original (marbre, bois polychrome, terre vernissée...). Enfin, vous arpenterez les rayons des réserves où dorment, par milliers, les moules d’œuvres.
© CDT93 / O. Keromnes / ENS Louis-Lumière/2015
Le moulage statuaire est l’art de reproduire la sculpture en effectuant des empreintes sur les œuvres originales. On obtient par différentes techniques une empreinte négative appelée moule dont sont extraites les reproductions.
Depuis l’origine, l’homme a utilisé le fonctionnement du négatif et du positif de la forme pour réaliser une multitude d’objets – ustensiles, armes, bijoux – nécessaires à sa vie quotidienne.
Plus tard les techniques du moulage permettront la connaissance et la transmission du passé artistique. Ainsi la Rome antique par des copies en bronze moulées va propager les chefs d’œuvres de la sculpture grecque et la Renaissance va multiplier les sculptures antiques retrouvées lors de fouilles.
Déjà le sculpteur de l’Égypte antique jouait de la dualité taille en creux, taille en bosse sur le même relief. Suivant l’orientation de la lumière le creux apparaît volume et le volume semble devenir creux. Cet "effet contraste" en sculpture est exploité par des sculpteurs plus proches de nous et même contemporains comme Dali, César ou Arman.
En exploitant les nombreuses possibilités qu’offre l’inversion des formes, la production de multiples et l’hyperréalisme même de la surface moulée, l’art du moulage est reconsidéré par ces artistes. Ainsi les mouleurs statuaires ont été et restent actuellement les plus fidèles et plus proches collaborateurs de l’artiste créateur de sculptures.
Installé à la Plaine Saint Denis, quartier de métiers d'art, dans les mêmes locaux que les ateliers de moulages, cet atelier reproduit, selon les procédés traditionnels de la gravure en taille douce, le catalogue des planches gravées composant le fonds du musée du Louvre.
À l’atelier, l’équipe des imprimeurs vous expliqueront les procédés de l’impression en taille douce à partir des 13000 planches originales conservées.
La chalcographie, du grec "écriture sur cuivre", désigne aujourd’hui la gravure sur différents supports de métal. Ce terme qualifie également le lieu où sont conservées les planches gravées.
La mission de l’imprimeur est de faire apparaître sur le papier le dessin gravé par l’artiste. Un certain nombre d’opérations sont nécessaires avant de déposer l’encre avec un rouleau dans chaque creux de la plaque : dévernissage, nettoyage, encrage, essuyage, passage sous presse, séchage. Chacune de ces étapes est à renouveler à chaque estampe.
En 1792, les œuvres d’art qui ont appartenu à la Couronne deviennent possession de la Nation, se trouvent pour la première fois rassemblées. De là, va naître en 1797 la chalcographie nationale, en vue de soutenir l’art de la gravure et d’exploiter l’immense fonds dont la nation est dépositaire. À la création de la Réunion des musées nationaux (RMN) en 1895, la direction commerciale de la chalcographie s’est mise en place. Cette activité consiste en l’édition, la diffusion, la commercialisation de nouvelles estampes, d’après les planches gravées de la collection et selon les procédés traditionnels de l’impression en taille-douce. Les collections continuent de s’enrichir grâce à une politique d’acquisition de commandes d’artistes contemporaines.