Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la commune de Bobigny décide de recréer son centre-ville. Ce nouveau centre a pour objectif de loger dans de bonnes conditions la population ouvrière. Avec les constructions du centre-ville, la proportion de logements insalubres passe de 80% à 20%.
Lors de l’aménagement de la région parisienne, en 1964, l’ancienne Seine est divisée en quatre départements et Bobigny, désormais au c½ur de la Seine-Saint-Denis, en devient la préfecture. Ce nouveau statut exige des décisions qui échappent au conseil municipal au profit de l’autorité préfectorale. Deux hommes que tout semble opposer, Georges Valbon, le maire communiste de la ville – qui deviendra Président du Conseil général –, et Paul Delouvrier, gaulliste convaincu chargé de l’aménagement du territoire, surmontent leur opposition politique afin de trouver un terrain d’entente. Ils se rencontrent à plusieurs reprises et, le 25 août 1965, l’institution de la ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité) du centre-ville est déclarée.
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Son statut de préfecture oblige Bobigny à développer ses voies d’accès mais aussi à construire des logements à forte densité, des services publics et des équipements privés. Le centre ville s’organise autour de deux grands axes perpendiculaires dont l’aménagement oblige à détruire l’ancienne voirie et les maisons qui la bordent. Un problème majeur se pose : le sous-sol marécageux de Bobigny. Afin de permettre la réalisation de bâtiments en hauteur, les architectes imaginent un système de dalles, sortes de sols artificiels. Ce choix facilite les travaux et le drainage des terrains et l’on peut considérer que Bobigny est conçu comme une « cité sur pilotis ». De plus, ce principe a pour avantage de séparer les flux de circulations automobiles et piétonnes. Cinq quartiers de dalles sont organisés. Dans les premières cités, les placettes ou dalles basses desservent les logements, les dalles hautes permettent de circuler d’un quartier à l’autre. La deuxième génération de dalles sert aux commerces et aux bureaux. Enfin, une série de dalles végétalisées permettent une transition douce desservant logements, bureaux et commerces.
Cette solution radicale de « table rase » du centre ville qui a, en son temps (1971-1973), privilégié les grandes tours est aujourd’hui rejetée. Le Projet de Renouvellement Urbain de Bobigny devrait réaliser un nouveau plan de circulation en recréant des rues afin de dynamiser le centre-ville de Bobigny.
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