Historien de formation, Eric Belloc vous invite à des balades uniques. Elles permettent d'explorer les sujets qui le passionnent et qu'il a envie de conter avec ses propres mots. Tantôt dans la rue, tantôt au musée. Nous sommes partis à la rencontre d'un passionné d'histoires à contre-courant.
Bonjour Eric, pouvez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a poussé à devenir guide ?
Historien de formation, puis éditeur et journaliste, j’ai décidé en 2021 de changer d’horizon. Comme "jeune "guide-conférencier – j’ai obtenu mon diplôme il y a tout juste un an –, je partage aujourd’hui ma curiosité et mes découvertes sous de nouvelles formes, avec l’ambition de rendre notre environnement culturel accessible au plus grand nombre, notamment à des publics trop peu en contact avec leur histoire, leur patrimoine, l’art en général.
Vous proposez beaucoup de balades autour de la culture au travers des espaces urbains. Comment construisez-vous vos balades ?
Comme les autres guides, j’essaie de proposer des visites originales mais en fait, on fait tous un peu la même chose : on essaie d’enrichir le regard de nos visiteurs à travers une expérience, un moment le plus agréable possible. La différence de nos visites tient plus à la personnalité de chacun, à la capacité à s’adapter à son public selon ce que l’on ressent, qu’à des connaissances techniques, même si celles-ci sont indispensables.
Pour répondre à votre question, il y a deux aspects très différents, dans la construction d’une balade : une phase de recherche, qui pour moi n’est vraiment fructueuse que si l’on est passionné par son sujet ; et une phase de restitution qui demande beaucoup de repérages sur le terrain, de tests, d’ajustements… Notre métier, c’est avant tout de raconter des histoires ! Ce n’est donc pas tant une question de connaissance mais plutôt de récit. Un guide, c’est le lien qui permet de lire différemment le paysage et le territoire. Je construis mes balades comme un historien qui raconte une histoire.
J’ai la chance d’avoir dans mon catalogue que des sujets qui me plaisent. Je ne creuse pas un sillon, j’ai la chance de pouvoir faire des balades très différentes, que sur des sujets qui m’intéressent. Je me laisse porter par mes envies ou par des opportunités.
Parlez-nous de votre collaboration avec ExploreParis.com. Qu'est-ce que la plateforme vous a apporté ?
Avant tout, je suis moi-même un grand consommateur des visites d’ExploreParis ! Né dans la capitale, je connais bien la ville, son histoire et son environnement mais je suis toujours surpris par la richesse des propositions et des thématiques que l’on trouve sur la plateforme Explore Paris. Je trouve qu’elle a complètement renouvelé la perception que l’on peut avoir de ce territoire aujourd’hui élargi à l’échelle du Grand Paris.
Par ailleurs, en tant que guide, la plateforme est un outil de communication précieux qui permet de toucher toutes sortes de publics et l’écoute et les conseils des équipes qui la gèrent sont un atout supplémentaire.
Avez-vous une visite préférée ? Une anecdote à partager ?
J’ai encore trop peu de visites à mon actif pour en avoir des préférées ; je suis encore en phase de découverte. Mais par rapport à ExploreParis, je crois qu’une des plus réussies est celle qui relie la Villette à Pantin le long du canal de l’Ourcq. Elle permet de faire surgir toute une histoire partagée entre ces deux territoires et d’expérimenter en marchant les mutations en cours.
J’aime beaucoup également la visite intitulée « Où sont les femmes », au sein des collections du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, qui permet d’interroger la place des femmes dans l’histoire de l’art, dans les musées… Le public est souvent très informé des problématiques féministes et c’est l’occasion d’échanges toujours enrichissants. Un des challenges, dans ce musée comme dans beaucoup d’autres, c’est de devoir s’adapter rapidement à un accrochage des ½uvres qui change souvent sans prévenir.
Un autre challenge, comme ça m’est arrivé récemment à la Cité de la Musique, c’est d’avoir dans son public un spécialiste (en l’occurrence, une architecte qui avait travaillé sur le bâtiment) qui, sur un aspect, en connaît beaucoup plus que vous. Là encore, il faut saisir toutes les occasions pour apprendre !
Je ne saurais trop recommander, en particulier aux visiteurs de passage les musées de la Ville de Paris dont certains sont de petits bijoux (je pense au musée de la Vie romantique, au musée Zadkine), dont plusieurs ont des tables très agréables (notamment le Petit-Palais ou le musée Bourdelle) et qui tous ont le bon goût d’être gratuits !
Le Parc de la Villette est un endroit qui m’est très particulier également. C’est un lieu que je connais depuis toujours et où je fais beaucoup de vélo. Je l’ai toujours traversé dans les deux dimensions mais c’est quand j’ai travaillé dessus que j’ai fini par découvrir la richesse de ce lieu. On peut le traverser sans ne rien voir. Je me suis ainsi rendu compte de sa richesse, son histoire, de recoins méconnus comme le Jardin passager. C’est un lieu un peu secret qui est très agréable.
Et je ne peux que conseiller quelques bonnes adresses où passer du bon temps, comme le bar "Chez Agnès" à Pantin, "Ventru" en plein c½ur du Parc de la Villette et au bord du Canal de l’Ourcq. Dans le même coin, le jardin de la petite Halle est un petit coin de verdure très agréable...
Et puis sinon, j’explore en ce moment le sud des Hauts-de-Seine dont les paysages sont encore aujourd’hui fortement marqués par la trace des domaines aristocratiques du XVIIe siècle (à Meudon, à Sceaux) et j’invite les passionnés de nature, d’histoire et d’architecture à découvrir, à quelques stations de RER de la capitale, les sites exceptionnels que sont la Maison de Chateaubriand à la Vallée-aux-loups ou les cités-jardins de la Butte Rouge, à Chatenay-Malabry, et celles du Plessis-Robinson !
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