Balades de parcs et jardins animées par Jacky Libaud de Balades aux Jardins : Découverte d'une oasis urbaine de Barbès à Jaurès ; De la porte de la Villette à la porte de la Chapelle : transformations et poumons verts ; Les jardins partagés du XVIIIeme arrondissement ; Le quartier La Chapelle et ses jardins.
Jacky Libaud, quel est votre parcours ?
Jacky Libaud : J'ai fait des études d'horticulture (BTA floriculture) dans mon département natal (Vendée). À 18 ans, en 1982, je suis venu en région parisienne pour travailler dans des jardineries, puis dans une entreprise de jardinage disparue depuis (Abscisse jardins). Parallèlement, je suis depuis l'an 2000, conférencier pour la Ville de Paris. De novembre 2008 à février 2011, j'ai travaillé en Égypte dans une grande entreprise de paysage locale. Au printemps 2011, j'ai créé Balades aux jardins au sein de la Coopérative Coopaname.
Depuis que vous animez des balades autour de la thématique des jardins, avez-vous toujours le temps de jardiner ?
Jacky Libaud : Je n'ai pas le temps de jardiner pour mon plaisir, mais je travaille régulièrement pour des collègues paysagistes sur leurs chantiers de créations ou d'entretien.
Dans vos balades, vous évoquez la botanique, l'ornithologie, l'architecture, l'urbanisme, la sociologie. Tout vous intéresse ?
Jacky Libaud : Toutes ces rubriques m'intéressent. Je suis membre d'associations qui travaillent sur les transformations urbaines (Vergers urbains, Vivacités IDF, Graine de jardins), ainsi que d'associations naturalistes (LPO CORIF). J'assiste régulièrement à des conférences sur les jardins (NATUREPARIF IAU, Pavillon de l'Arsenal) ou sur l'urbanisme. Je considère que mon travail consiste à faire l'interface entre le grand public et les "institutions".
Le Nord est parisien est-il un quartier riche en jardins, partagés, publics, anciens ou récents ?
Jacky Libaud : Le nord est parisien est une zone assez riche en parcs urbains. On y trouve deux anciens, les Buttes Chaumont et le jardin Louise Michel à Montmartre. Et plusieurs récents comme le Parc de la Villette, le jardin d'Éole, ou encore le jardin Rosa Luxemburg.
On trouve aussi de nombreux jardins de quartiers et de nombreux jardins partagés. Un nouveau parc de 6 hectares est prévu sur la friche de la "Chapelle Charbon" près de la porte de la Chapelle.
Dans ces quartiers, quels sont vos jardins/espaces préférés ?
Jacky Libaud : Mon jardin préféré est les Buttes Chaumont pour son histoire et sa biodiversité.
Vous avez animé une balade dans le parc forestier de la Poudrerie. Comment décririez-vous ce parc pour ceux qui ne le connaissent pas ? Qu'est-ce qui vous attire dans ce parc et son histoire ?
Jacky Libaud : J'ai découvert le Parc forestier de la Poudrerie grâce au CORIF dont le siège est dans le pavillon Maurouart. Avant chaque assemblée générale nous faisons une balade naturaliste dans le parc qui héberge une biodiversité très intéressante (pic noir, buse variable, épervier...). J'ai refait des balades l'été dernier durant le festival Rhizomes et le festival l'Été du canal.
C'est un parc à l'histoire très intéressante, ancienne manufacture de poudre crée sous Napoléon III. La configuration du parc peut encore permettre de comprendre comment fonctionnait cette poudrerie. Certains arbres sont très anciens et très beaux. Les pavillons subsistant devraient être réhabilités dans les années à venir grâce à un tout récent plan de gestion.
Comment construisez-vous vos balades ?
Jacky Libaud : Pour créer une balade, le plus important à mes yeux est le parcours choisi. Il doit être créé pour être esthétique et ménager des surprises. Je m'appuie souvent sur l'histoire du lieu pour trouver une suite logique dans mon discours et distiller des éléments qui permettront de tout comprendre à la fin de la visite seulement. À la fin, tout doit sembler limpide et cohérent pour le public, même si beaucoup d'éléments restent de l'ordre du ressenti. Il est important que le public comprenne que tous ces parcs résultent de l'action des humains et restent tributaires de leur gestion, chaque décision ou action pouvant avoir un impact décisif sur le lieu.
Quelle évolution dans le rapport des habitants de la ville avec ses jardins ?
Jacky Libaud : Les habitants contemporains sont en demande de Nature, mais en sont très éloignés et sont victimes du marketing qui fait passer des choses pour naturelles alors qu'elles ne le sont pas. Il y a beaucoup de travail pédagogique à faire pour expliquer de manière simple la biodiversité et ses enjeux. Je considère que le plus important est de faire découvrir la beauté des choses pour ensuite les apprécier et avoir envie de les protéger, cela ne peut pas se faire par injonction.
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