La Salle des Huit Colonnes de l’aérogare du Bourget, construite en 1937 pour l'exposition universelle, a rouvert ses portes le 3 juin 2013. Au terme d’une année de travaux et 21,5 millions d’euros affectés à sa rénovation, le grand hall a été restauré à l'identique grâce à des photographies d'époque.
Dévoilées devant de nombreux invités, la verrière, les colonnes imposantes et le sol en damier noir et blanc restituent l'allure Art déco des années 1930. La remise en place de l'horloge monumentale a été réalisée grâce au travail de Mamias, entreprise nationale du patrimoine vivant, installée sur le département de la Seine-Saint-Denis depuis 1927.
Avec ses colonnes monumentales, son plafond de verre voûté, ses escaliers de marbre et de ferronnerie, cette salle a tout d’une cathédrale dédiée à l’aviation et au patrimoine aéronautique. Elle deviendra en 2014 l’entrée principale du musée.
La salle des huit colonnes du Musée de l'Air après rénovation
Pour l'inauguration Catherine Maunoury, directrice du musée de l’Air et de l’Espace a reçu Jean-Yves le Drian, alors Ministre de la Défense. Ils ont profité de l'occasion pour rappeler l'importance de conserver la patrimoine aéronautique français.
Catherine Maurnoury a souligné le prestige du lieu, mais également la nécessité d’être vigilant pour conserver ce patrimoine unique : "Notre pays a la chance, le privilège, mais aussi la responsabilité d’un lieu prestigieux qui aura vu passer tant de grands noms : Mermoz, Saint-Exupéry, Lindbergh entre autres... Nous pouvons et nous devons retrouver l’esprit de ces pionniers, cette capacité à penser autrement et à innover. Ce n’est pas la nostalgie qui nous anime, mais cette envie de transmettre un patrimoine."
La directrice du musée fait ainsi appel aux mécènes privés et industriels qui voudront bien participer à la préservation de la mémoire aéronautique française. À titre d’exemple, après deux ans d’absence, les Fouga Magister de l’esplanade du musée sont revenus flambants neufs de leur restauration menée grâce au programme de mécénat My major company.
À son tour, Jean-Yves Le Drian, dont le Ministère a la tutelle du musée, et qui a financé la majeure partie de la rénovation de la Salle des Huit Colonnes, souligne le nécessaire partenariat entre l’État et les industriels aéronautiques : "Le MAE est une vitrine incomparable pour les performances et les innovations industrielles de notre pays. Pour ces raisons, je souhaite développer la coopération avec les industriels en les associant à la rénovation du musée. Aujourd’hui il y a une urgence, c’est de mettre à l’abri les collections dont une partie souffre de mauvaises conditions de préservation. Pour ce faire, nous envisageons, avec le Gifas, la construction de nouveaux hangars sur le site de Dugny."
Catherine Manaury précise "Nous avons environ 400 avions à présenter et nous ne pouvons en présenter que 140 actuellement. La rénovation du musée va nous permettre de présenter dans de bonnes conditions un patrimoine unique."
Ces hangars permettent en effet de mettre à l’abri les collections et de vider les anciens halls au fur et à mesure pour pouvoir ensuite les restaurer. La rénovation de la Salle des Huit Colonnes a marqué le début de rénovation totale du musée souhaitée par Catherine Maunoury et qui devrait se terminer en 2018.
Visite des ateliers de rénovation
La société Mamias, installée en Seine-Saint-Denis depuis 1927, a restauré l'Horloge monumentale du Musée de l'air, et l'a réinstallée dans la salle des huit colonnes rénovée.
La restitution d'une horloge identique à l'origine pour le grand hall du Musée de l'Air au Bourget a fait l'objet d'un appel d'offres remporté par la société MAMIAS en février 2012. Il incluait une recherche documentaire pour retrouver le modèle original, la proposition d'une réalisation sur dessin puis la validation avec une maquette à l'échelle 1 sur site et enfin la fabrication et l'installation de l'horloge sur site.
Cette horloge a été à l'origine réalisée pour l'exposition universelle de 1937. Elle était constituée d'une horloge principale indiquant l'heure de Paris et de douze horloges secondaires, marquant les points des heures de l'horloge principale et indiquant les heures dans douze grandes villes du monde.
La recherche documentaire (printemps 2012) s'est faite essentiellement à travers des documents appartenant au musée lui-même et à la compagnie Air France. Elle a permis de retrouver les dessins réalisés par l'architecte porteur du projet ainsi que des photos de la réalisation. Détruite lors de la deuxième guerre mondiale, l'horloge est reconstruite en 1947 sur un modèle légèrement différent.
La deuxième étape (été 2012) a consisté à réaliser les plans puis à fabriquer une maquette qui a été installée sur site pour être validée par l'architecte pilotant le projet et la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Ceci a été fait en Novembre 2012. On notera par exemple que les douze villes des petits cadrans sont celles qui étaient à l'origine et que leur nom à conservé l'orthographe de 1937.
Il ne restait plus qu'à fabriquer l'ensemble dans leurs ateliers de Gagny et installer l'horloge sur site, ceci a été fait en mai 2013. Les 13 cadrans sont pilotés par une horloge électronique Chronopad de conception et fabrication MAMIAS qui gère automatiquement les décalages horaires et changements d'heures.
L'ensemble a été inauguré le 3 juin 2013.