Le quartier des docks de Saint-Ouen situé en bordure de Seine devient un écoquartier après avoir été longtemps un pôle industriel important.
À l’emplacement actuel du château de Saint-Ouen, se trouvait le château de Joachim de Seiglières de Boisfranc, achevé en 1669 par l’architecte Le Pautre. Il est ensuite détruit par Louis XVIII qui fait construire un autre château pour sa favorite, la comtesse du Cayla. Édifié par l’architecte Jean-Jacques-Marie Huvé et inauguré en 1823, c’est un bâtiment qui restera l'un des rares témoins de l'architecture de la Restauration. L’aspect extérieur de la demeure nous rappelant les villas palladiennes de la fin de la Renaissance italienne, il ressemble plus à une grande maison bourgeoise qu’à un château.
À la mort de la comtesse Zoé du Cayla, en 1852, sa fille, la princesse de Beauvau-Craon, hérite du château de Saint-Ouen. La propriété est alors louée à la Société d’Encouragement Hippique à partir de 1881. Lors de la première guerre mondiale, le service de santé des armées réquisitionne le château et le transforme en hôpital militaire.
Le domaine sera ensuite vendu à la société industrielle Thomson-Houston en 1917 qui découpera le parc en terrains de sport, en jardins et ateliers.
Enfin, la municipalité acquiert le château et une partie du parc en 1958. Le château abrite aujourd’hui le musée des Beaux-Arts de Saint-Ouen et le conservatoire de musique municipal.
À la fin du XIXe siècle, la Société hippique transforme le parc en hippodrome. Le 23 octobre 1880, le champ de courses est inauguré et s’étend sur 28 hectares. À la mort de la fille de la comtesse en 1885, différents héritiers se transmettent le domaine, mais la société d’Encouragement Hippique en reste locataire jusqu’en 1914.
Il est toujours possible aujourd’hui d’admirer sur la place de la mairie de Saint-Ouen (devant le centre administratif et social) un restant de la grille du château qui marqua ensuite l’entrée du champ de courses.
Le secteur des "Docks de Saint-Ouen", voisin du château, bénéficie non seulement d’un site exceptionnel en bordure de Seine et aux portes de Paris, mais il a aussi été marqué par une histoire unique : celle d’un site stratégique au service du développement économique de la capitale et de sa banlieue.
L’histoire industrielle de Saint-Ouen débute avec l’ouverture de la gare d’eau le 25 mai 1830. Saint-Ouen est alors l’endroit où la Seine passe le plus près de Paris. La gare d’eau permet aux bateaux d'éviter les nombreux ponts de la capitale et constitue un espace stratégique pour les industriels. En effet, l’infrastructure portuaire puis ferroviaire générera la création d’un important quartier d’entrepôts de marchandises et d’industries.
Sorte de plate-forme multimodale avant l’heure, les Docks ont permis de relier les deux grands moyens de transport de marchandises : le fleuve et le chemin de fer. Depuis le fleuve, s'étend peu à peu un tissu d'activités et d'industries : chimie et parachimie, métallurgie, secteur énergétique puis électricité et électronique, automobile et ses équipementiers, etc. Le raccordement des Docks au chemin de fer de la petite couronne fait passer cette zone d'activités de stockage et de manutention à un lieu de production en lien direct avec Paris et sa proche couronne. Les docks connaissent un succès considérable. Ils deviendront alors un pôle métallurgique puissant jusqu’au milieu du XXe siècle.
Le renouvellement urbain de Saint-Ouen passe par la reconquête des Docks : ce territoire qui a donc été occupé pendant plus d’un siècle par de vastes emprises industrielles assez isolées du tissu urbain. Il s’agit aujourd’hui de restituer ce territoire aux habitants et de relier à nouveau le centre-ville au fleuve en se réappropriant ses berges.
C’est dans cette optique qu’a été pensé le Grand Parc qui relie le quartier des Docks au quartier du Vieux Saint-Ouen et au château. D’une surface de 12 hectares, il représente l’élément phare de l’aménagement du futur éco-quartier des Docks, alliant loisirs, détentes et activités sportives. Quant à l’écoquartier, implanté sur une friche de 100 hectares, avec ce grand parc paysager, des jardins partagés, des commerces de proximité, des groupes scolaires, des logements à faible consommation d’énergie : la ville de Saint-Ouen est résolument tournée vers l’avenir !
Un grande halle dédiée à la gastronomie a ouvert ses portes en 2024 sous le nom de Communale. Cette halle de 7.500 m2 s'est implantée dans le quartier des docks et accueille restaurants, bars, marchés bio et une école de cuisine. Des espaces de coworking et séminaires seront également proposés.