Interview de Jean-Louis Duffet de l'association AFLO dans le cadre du bicentenaire du Canal de l'Ourcq. Il explique les missions de l'association et le fonctionnement de l'usine élévatoire de Trilbardou.
Qu'est-ce que l'AFLO et ses objectifs ?
Au Fil de l'Ourcq est une association qui œuvre pour la mise en valeur du patrimoine naturel, historique et culturel du canal de l'Ourcq et de ses affluents. Ses objectifs sont de réaliser des projets pouvant identifier et dynamiser cette aire géographique particulière que sont le canal de l'Ourcq, ses affluents, ses berges, ses promenades, ses lieux d'activité, de détente et de loisirs mais également de transmettre une mémoire historique et de contribuer au développement écologique, culturel, touristique et économique de cette région.
Depuis quand l’association AFLO existe-t-elle ?
L’association a été créée le 8 juin 2002 à l'initiative de 12 sociétés historiques locales et d'associations intéressées par la sauvegarde et la valorisation du site naturel du canal de l'Ourcq et de ses affluents :
Quelles sont vos réalisations et actions ?
Un colloque datant de décembre 2002 a marqué le début de l’AFLO et la réouverture au public de ce patrimoine industriel unique grâce à une convention avec le propriétaire et la mairie de Paris. Quelques temps après, une guide-conférencière a proposé des visites durant une dizaine d’années. Par la suite, plusieurs concours photos, expositions, bulletins et visites guidées régulières et mensuelles actuelles ont été mis en place pour le public individuel et visites de groupes sur réservations ont été mis en place.
Dans quel contexte a été construite l’usine élévatoire de Trilbardou ?
Après plusieurs années de sécheresse estivale, l’usine élévatoire de Trilbardou a été construite pour pallier le manque d’eau apportée par la rivière d’Ourcq et permettre d’assurer la navigation sur les canaux de Paris ainsi que l’alimentation en eau de la population de certains quartiers de Paris.
La Mairie de Paris a alors mit en œuvre la construction des deux usines de pompages hydrauliques : l’une à Villers-Les-Rigault et l’autre à Trilbardou dans les années 1868. Aujourd’hui, seule l’usine de Trilbardou modernisée pompe la quantité d’eau nécessaire au fonctionnement du port de Paris grâce au réservoir du bassin de la Villette.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer le fonctionnement de l'usine ainsi que nous présenter l'équipe qui y travaille ?
L’usine élévatoire de Trilbardou est une usine de pompage qui permet de compléter les apports d’eau du canal de l’Ourcq à partir des eaux de la Marne. Deux opérateurs se relayent toute la journée au poste de commandement automatisé des 108 km que constitue l’Ourcq Touristique, du Port au Perches à l’écluse de Sevran. L’objectif est tout autant la sécurité du canal et également de maintenir un niveau d’eau du réservoir (bassin) de la Villette suffisant pour le bon fonctionnement de la navigation du port de Paris grâce à des pompes électriques modernes installées dans un bâtiment datant de la fin du XIXe siècle.
Pouvez-vous nous dire 5 choses à savoir sur l'usine ?
L'usine élévatoire de Tribaldou est composée de :
En quoi la sauvegarde de l'usine est-elle importante à l'échelle patrimoniale ?
La roue de l’ingénieur hydraulicien Sagebien et ses pompes, les turbines-hélices et pompes de l’ingénieur hydraulicien Louis Dominique Girard sont parmi les tout premiers systèmes hydrauliques modernes développer dans le monde industriel des pays développés. Ils sont à l’origine du développement de l'énergie hydraulique.