Tremblay-en-France, (avec ses Tremblaysiens), tire son nom de la tremblaie, aujourd’hui disparue. Rassurez-vous : il y reste de quoi respirer, se promener, et visiter pas mal d’ouvrages d’art, notamment dans ce fameux quartier du "Vieux-Pays".
De la tremblaie qui a donné son nom à Tremblay-en-France, on a tout oublié, si ce n'est cette dénomination assez répandue en France et surtout au Canada. La forêt d'Aulnoye qui s'étendait depuis les confins du Pays de France jusqu'à Gagny constituait un massif de 3 500 hectares. Une part importante était administrée pas le roi : la forêt royale de Bondy-Livry. À Tremblay, la forêt que l'on appelait le Bois-Saint-Denis appartenait à l'Église. Elle semble avoir atteint son boisement maximum au milieu du XVIIIe siècle. Son exploitation anarchique, puis son urbanisation au XXe siècle, l'ont mise à mal. Des 2240 hectares qui constituent la superficie communale, la forêt en occupe encore 80.
Le parc urbain se dévoile mi 2020 sur ce qui constituait auparavant un domaine boisé (ancien bois de Bondy). Il a fallu près d’un an de fermeture pour redonner à ce poumon vert de la ville une réelle attractivité. La place Marsciano est accolée au parc urbain de 11 hectares, un lieu de détente et d’animations. Plusieurs espaces : pelouse, jeux pour enfants pour les 2/12 ans - anneau de jeux (parcours d’équilibre, d’escalade et de glisse), espace cosy, zone pour les sportifs mais aussi réhabilitation de la clairière avec sa mare réaménagée, un solarium, une faune et une flore riche.
En chiffres le parc urbain représente : 11 hectares de surface, 59 espèces végétales et 40 espèces animales répertoriées (salamandres, tritons,...), 332 arbres et 1 800 arbustes plantés, 143 m² de surface de l’aire de jeux pour enfants dont un anneau de 25 m de diamètre. Adresse : place Marsciano.
L'½uvre de l’artiste japonais Tadashi Kawamata est inspirée d’une pratique thérapeutique populaire au Japon, le "shinrin-yoku" (littéralement "Bain de forêt") qui consiste à entrer en contact avec les arbres pour se ressourcer. Tadashi Kawamata a pensé son ½uvre comme un parcours avec 25 cabanes et nids installés à la cime des arbres.
Le parc urbain, l'habitat et le canal de l'Ourcq coexistent aujourd'hui pacifiquement au C½ur même de la cité, et vous aurez plaisir à repérer les principales essences de la sylve tremblaysienne : le charme (la moitié du parc forestier), l'érable champêtre, le chêne pédonculé, le hêtre, le bouleau, le peuplier, le merisier, le pin noir d'Autriche, le robinier et quelques trembles au houppier papillotant au vent d'Ouest. On admirera également l’alignement de pins Wemouth, rue Olivier de Serres, au centre-ville, et quelques beaux sujets centenaires dans le parc du Château de la Queue au Vieux-Pays.
En 1987, Tremblay-en-France a repris son nom de naissance, dont on retrouve la première trace écrite au VIIe siècle sous la forme de Tremolito. Henri IV aurait possédé ici un rendez-vous de chasse et y aurait séjourné en galante compagnie. Le Quartier le plus méridional de la ville, au sud du canal, porte son surnom de "Vert-Galant". La dénomination de "Château de la Queue" provient de la queue qui désigne l'extrémité de la forêt. Les Bruyères, le Buisson-Robert, le chemin des vaches, le chemin du loup, le chemin des Pommiers, autant de lieux-dits et de voies qui témoignent de l'emprise des milieux naturels et agricoles sur nos ancêtres. Le peuplement de Tremblay remonte aux époques paléolithique, néolithique, comme les ossements et les nombreux outils retrouvés à l'occasion des travaux agricoles. Le village prend naissance autour du Sausset, ruisseau qui l’alimentait en eau jusqu'à une époque récente. Au Moyen Age, le village est déjà composé de deux parties distinctes, le Petit et le Grand Tremblay, toutes deux dans la mouvance de l'abbaye de Saint-Denis. En raison de son éloignement de la capitale et des axes importants, Tremblay reste à l’abri des grands mouvements de l’histoire. C’est l’urbanisation de la région parisienne pendant l’entre deux-guerres qui va transformer radicalement la commune.
Le 13 juin 1940, des unités de l’Armée française qui se replient accrochent les Allemands à la halte du Vert-Galant à l’emplacement actuel du pont SNCF. Le combat est très violent. Dans la nuit du 13 au 14, quinze otages civils sont fusillés, dix autres déportés, d'autres emprisonnés. Les combats du canal de l'Ourcq ne sont pas une escarmouche isolée due à des soldats coupés de leur commandement. L’armée française en ligne de bataille sur des fronts successifs essaye de contenir ses Allemands qui déferlent sur Paris. Ils ne s'attendaient pas à Tremblay à une résistance aussi sérieuse. Les pertes qu’ils subissent vont transformer un affrontement militaire en représailles criminelles. Une centaine de civils sont rassemblés sur la place de la gare. Les victimes sont de tous les milieux et professions. Les femmes ont été écartées. Les fusillés sont choisis dans toutes les villes avoisinantes avec une majorité à Tremblay et à Villepinte.
À Tremblay, vous serez naturellement attiré par le quartier du Vieux-Pays, qui recèle bien des merveilles. L’ancienne grange dîmière (9 place de la Mairie) qui fut le siège de la châtellenie du village, vouée à l’administration du fief, vaste édifice comprenant des éléments des XIIIe, XVe et XVIe siècles. La charpente, haute de 18 mètres, est soutenue par de grands fûts posés sur des socles de pierre. En février 1794, un grand banquet civique réunit toute la population dans cette grange, à la fois symbole d’asservissement et plus grand édifice du village. Les vestiges des fortifications du XIIe siècle, dont l’abbé Suger avait fait entourer de murs l’ancien château du Grand Tremblay.
L’église Saint-Médard, commencée en 1543, a été restaurée dans un style qui réhumanise le mysticisme et la gravité du premier gothique. On s’émerveillera à la vision des voûtes à nervures multiples croisées d’ogives en étoiles à clés sculptées, chapiteaux corinthiens. La Borne des Mortières, borne royale au motif sculpté est toujours en place. À la Révolution, la fleur de lis a été remplacé par un bonnet phrygien coiffant une pique. À voir également, l’ancienne mairie du XVIIIe siècle, rue de la Mairie, la ferme Popot et la grange Cuypers, du XVIIIe siècle, Allée du Moulin-Mabeux, la Ferme Zaffani, du XVIIIe siècle, 39 rue Louis-Eschard, et ses monumentales portes charretières, son pigeonnier, et ne pas oublier les vestiges du château des Tournelles, XVIIe siècle, chemin des Saints-Pères.